electrosmog.be
Pollution électromagnétique par les micro-ondes et autres
Guide EUROPAEM 2016 pour
la prévention, le diagnostic et le traitement
des problèmes de santé et des maladies liés
aux champs électromagnétiques
Igor Belyaev et autres. 2016.
Ci-dessous vous trouverez la traduction du résumé de ce guide. Le texte complet (en anglais) : pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27454111/
Résumé
Les maladies chroniques et les affections associées à des symptômes non spécifiques sont en augmentation. Outre le stress chronique dans les environnements sociaux et professionnels, les expositions physiques et chimiques à domicile, au travail et pendant les loisirs sont des facteurs de stress environnementaux causaux ou contributifs qui méritent l’attention des médecins généralistes ainsi que de tous les autres membres de la communauté des soins de santé.
Il semble désormais nécessaire de prendre en compte les « nouvelles expositions » telles que les champs électromagnétiques (CEM). Les médecins sont de plus en plus confrontés à des problèmes de santé dont les causes sont inconnues. Des études, des observations empiriques et des rapports de patients indiquent clairement l’existence d’interactions entre l’exposition aux CEM et des problèmes de santé.
La susceptibilité individuelle et les facteurs environnementaux sont souvent négligés. De nouvelles technologies et applications sans fil ont été introduites sans aucune certitude quant à leurs effets sur la santé, ce qui pose de nouveaux défis à la médecine et à la société. Par exemple, la question des effets dits non thermiques et des effets potentiels à long terme d’une exposition à de faibles doses a été très peu étudiée avant l’introduction de ces technologies.
Sources courantes de champs électromagnétiques ou CEM :
- Les rayonnements radiofréquences (RF – de 3 MHz à 300 GHz) sont émis par les antennes de radiodiffusion et de télévision, les points d’accès Wi-Fi, les routeurs et les clients (par exemple, les smartphones, les tablettes), les téléphones sans fil et mobiles, y compris leurs stations de base, et les appareils Bluetooth.
- Les champs électriques et magnétiques (CM-EBF) d’extrême basse fréquence (3 Hz à 3 kHz) sont émis par le câblage électrique, les lampes et les appareils électroménagers (CE-EBF et CM-EBF).
- Du fait des courants parasites (harmoniques du courant électrique), des champs électriques et magnétiques de très basse fréquence, de 3 kHz à 3 MHz, sont émis par le câblage électrique. Ces harmoniques sont produites par les appareils électroniques, les ampoules économiques, les variateurs…
D’une part, il existe des preuves solides que l’exposition à long terme à certains CEM est un facteur de risque pour certaines maladies telles que certains cancers, la maladie d’Alzheimer et l’infertilité masculine. D’autre part, l’hypersensibilité électromagnétique (EHS) est de plus en plus reconnue par les autorités sanitaires, les administrateurs chargés des questions d’invalidité et les travailleurs sociaux, les politiciens, ainsi que les tribunaux. Nous recommandons de traiter l’EHS cliniquement comme faisant partie du groupe des maladies chroniques multisystémiques, tout en reconnaissant que la cause sous-jacente reste l’environnement.
Au début, les symptômes de l’EHS ne se manifestent qu’occasionnellement, mais avec le temps, ils peuvent augmenter en fréquence et en gravité. Les symptômes courants de l’EHS comprennent des maux de tête, des difficultés de concentration, des troubles du sommeil, une dépression, un manque d’énergie, de la fatigue et des symptômes grippaux.
Un historique médical complet, qui doit inclure tous les symptômes et leur fréquence dans le temps et dans l’espace, ainsi que dans le contexte de l’exposition aux CEM, est essentiel pour établir le diagnostic. L’exposition aux CEM est généralement évaluée par des mesures des CEM à domicile et sur le lieu de travail. Certains types d’exposition aux CEM peuvent être évalués en posant des questions sur les sources courantes de CEM. Il est très important de tenir compte de la sensibilité individuelle.
Le traitement doit surtout viser à prévenir ou à réduire l’exposition aux CEM, c’est-à-dire à réduire ou à éliminer toutes les sources d’exposition élevée au domicile et sur le lieu de travail. La réduction de l’exposition aux CEM doit également être étendue aux espaces publics tels que les écoles, les hôpitaux, les transports publics et les bibliothèques afin de permettre aux personnes souffrant d’EHS de les utiliser sans entrave (une mesure d’accessibilité).
Si une exposition néfaste aux CEM est suffisamment réduite, le corps a une chance de se rétablir et les symptômes de l’EHS seront atténués, voire disparaîtront. De nombreux exemples ont montré que de telles mesures peuvent s’avérer efficaces.
Afin d’accroître l’efficacité du traitement, il convient également de s’attaquer à la vaste gamme d’autres facteurs environnementaux qui contribuent à la charge totale supportée par l’organisme. Tout ce qui favorise l’homéostasie augmente la résilience d’une personne face à la maladie et donc aux effets néfastes de l’exposition aux CEM. Il existe de plus en plus de preuves que l’exposition aux CEM a un impact majeur sur la capacité de régulation du stress oxydatif et nitrosatif chez les personnes affectées. Ce concept peut également expliquer pourquoi le niveau de sensibilité aux CEM peut varier et pourquoi l’éventail des symptômes signalés dans le contexte d’une exposition aux CEM est si large.
Sur la base de nos connaissances actuelles, comme pour le traitement des maladies multisystémiques, une approche thérapeutique visant à minimiser les effets néfastes du peroxynitrite endogène semble la plus efficace. Le présent guide sur les CEM donne un aperçu des connaissances actuelles sur les risques pour la santé liés aux CEM et fournit des recommandations pour le diagnostic, le traitement et les mesures d’accessibilité destinées aux personnes souffrant d’EHS afin d’améliorer et de rétablir leur état de santé, ainsi que pour l’élaboration de stratégies de prévention.